Quel est votre profil d’entrepreneur social ?
1. Introduction
Les entrepreneurs sociaux, tout comme les entrepreneurs classiques, n’ont jamais exactement le même profil. Philippe Coste définit quatre profils de base dans son livre « Osez créer votre entreprise ». Il spécifie toutefois qu’un profil prédominant chez une personne n’exclut pas le fait qu’elle puisse posséder certaines caractéristiques des trois autres profils.
A la lecture de cet ouvrage, on peut se poser les deux questions suivantes :
- Quels seraient les profils types pour les entrepreneurs sociaux ?
- Les entrepreneurs sociaux agissant plus en équipe porteuse de projet, qu’en est-il du mélange de profils ?
Ce document propose une ébauche de réponse, ainsi qu’un petit outil d’autodiagnostic.
2. Les quatre profils
Par analogie aux travaux de Philippe Coste, nous vous proposons quatre profils d’entrepreneurs sociaux, tout en appuyant le fait que chaque entrepreneur social se retrouve dans un type prédominant, mais avec un pied dans d’autres profils :
- Le connaisseur : j’entreprends parce que je sais
- Le convaincu : j’entreprends parce que j’y crois
- Le pionnier : j’entreprends parce que j’aime créer
- Le malin : j’entreprends parce que je veux qu’on le sache
2.1 Le connaisseur
L’entrepreneur social de ce profil a besoin de dominer la question avant de se lancer ; il lui faut un alliage de savoirs et savoir-faire. Il ne se lancera pas dans un domaine inconnu pour lui, même en ayant reconnu un besoin flagrant et ayant envie d’y remédier. Il lui faudra absolument connaitre parfaitement le terrain où il va s’aventurer, mais aussi être sûr de sa propre capacité.
Même en s’entourant de personnes connaissant le sujet, il ne supportera pas d’être en dehors de son champ de compétences.
S’il ne possède pas les compétences requises pour entreprendre, il suivra des formations, participera à des ateliers, avec le risque de procrastination indéfinie de son projet.
2.2 Le convaincu
Cet entrepreneur social est le militant par excellence. Il veut changer le monde ! Ce sont ses valeurs, profondément ancrées en lui, qui dirigent toutes ses pensées et tous ses actes.
S’il entreprend, c’est parce qu’il désire par-dessus tout agir en conformité avec ses valeurs. Il pourra préférer créer sa propre entreprise sociale, ne sentant pas ses valeurs en parfaite adéquation avec le projet des autres.
Un des risques inhérents à l’entrepreneur social convaincu est une posture trop radicale, parfois frisant le dogmatisme. Heureusement, ce même risque peut aussi se transformer en force de conviction.
2.3 Le pionnier
Ne comptez pas garder un entrepreneur social de ce profil dans votre équipe !
L’entrepreneur social du profil pionnier aime par-dessus tout se retrouver face au défi, face à l’aventure. Ce qui le fait vibrer le plus, c’est la réflexion initiale, c’est la création d’un concept, c’est l’analyse d’opportunité, c’est la mise en œuvre, jusqu’au décollage.
Lorsque le bateau est mis à l’eau, il le conduira probablement à quelque distance des côtes, en évitant les bancs de récifs. Puis il se lassera et rêvera de partir vers de nouvelles aventures.
Ne laissez jamais le pionnier seul, essayez de l’accompagner, même si sa conviction frise parfois l’inconscience, car il faudra assurer le relève lorsqu’il s’en ira.
2.4 Le malin
Eh oui, il existe de nombreux entrepreneurs opportunistes dans l’économie de marché, pour lesquels le succès est caractérisé par un retour sur l’investissement le plus élevé possible. Dans l’entrepreneuriat social, l’appât de la richesse est par définition bien moindre, mais cette notion d’opportunisme peut être remplacée par celle de la reconnaissance.
L’entrepreneur social malin, est certes motivé par l’envie d’être acteur dans la recherche de la justice et du bien-être sociétaux. Cependant, son principal moteur est la possibilité d’être reconnu par la société et par ses pairs. Ses rêves pourront s’illuminer d’entreprise sociale mondiale, de participation comme tête d’affiche à des forums internationaux sur l’économie sociale et solidaire ou encore, et pourquoi pas, de prix Nobel de l’entrepreneuriat social.
Même avec son aspect un peu péjoratif, même si un risque majeur est de vouloir se mettre en avant en créant son entreprise sociale, ce côté malin a toute son utilité, dans la force de son discours et la capacité de rechercher des alliances.
3. Les quatre profils au sein d'une équipe
Lorsque l’on est dans ce pan spécifique de l’économie, représenté par l’entrepreneuriat social ou l’économie sociale et solidaire, les modes de gouvernance interne ont tendance à être plus participatifs et démocratiques.
Les structures juridiques plus favorables à ce mode de gouvernance seront les associations, les coopératives, les mutuelles, les fondations, sans toutefois exclure les autres formes telles que les sociétés à responsabilité limitée et sociétés anonymes avec des buts sociétaux clairement définis.
Il est alors fréquent que le gouvernail soit tenu par l’équipe porteuse du projet d’entrepreneuriat social et pas seulement par une personne. La conséquence en sera un profil entrepreneurial de l’organisation résultant du mélange de plusieurs profils individuels.
Quel est donc le bon équilibre ? Faut-il que tout le monde soit clairement du même profil ou faut-il favoriser des profils opposés, donc complémentaires ?
Il n’y a pas de réponse définitive dans le poids des risques et des bénéfices. On peut affirmer que le fait d’avoir toute l’équipe tendant vers un unique profil prédominant peut donner une grande force do cohésion… d’autre part, il peut y avoir un risque d’aveuglement.
De même manière, des profils opposés peuvent amener la richesse de regards complémentaires, ainsi que le risque de fréquentes dissensions internes.
Par contre, il est très utile d’avoir une bonne idée des profils individuels et de l’équipe, pour pouvoir les utiliser au mieux dans la réalisation du projet d’entrepreneuriat social et d’anticiper les risques de divergences internes.
4. L’outil d’analyse et report
L’outil proposé dans ce document a deux fonctions : 1) le relevé des profils individuels et 2) la vision du profil entrepreneurial de l’équipe.
Dans la feuille de calcul, chaque personne de l’équipe définit son profil en répondant aux quatre questions successives :
- Suis-je un entrepreneur social « Connaisseur » ?
- Suis-je un entrepreneur social « Convaincu » ?
- Suis-je un entrepreneur social « Pionnier » ?
- Suis-je un entrepreneur social « Malin » ?
Les 4 réponses doivent être choisies entre :
- Très peu : ce profil n’est vraiment pas le mien
- Un peu : j’ai quelques-unes des caractéristiques de ce profil
- Moyennement : ce profil fait part de ma personnalité
- Fortement : je pense pouvoir être reconnu dans ce profil
- Absolument : ce profil est le plus grand moteur de mes actions
La feuille de calcul montre alors les profils individuels, calcule la moyenne de l’équipe dans chaque profil et la montre aussi sous la forme d’un radar.
L’interprétation du radar est loin d’être absolue, mais on pourra vérifier le degré de polarisation l’équipe ou alors sa diversité.
La figure qui en ressort peut aussi inciter à créer un comité extérieur de pilotage, qui contrebalance certains manques.
Bref, la radar, sans être une science exacte peut aider à mieux comprendre la dynamique entrepreneuriale de l’équipe et à anticiper.
Instruments
Un vous permet de le faire sur papier et l'autre sur Excel et vous livre un "radar" de votre profil.
Outils complémentaires
Prestataires
Merci de votre compréhension!
Commentaires
Lyne Francois (non vérifié)
mer, 07/02/2018 - 10:37
Permalien
Profil entrepreneurial
Claude
mar, 06/03/2018 - 14:50
Permalien
Profil entrepreneurial
Ajouter un commentaire