Avoir de la passion, être optimiste, y croire fermement, sont des atouts essentiels pour celle ou celui qui veut lancer et pérenniser une activité économique. Mais ces atouts ne doivent pas aveugler leur propriétaire et l’empêcher de voir la réalité et de se poser la fameuse question « Et si tout ne se passait pas comme prévu… ? »
Moins de la moitié des entreprises évaluent régulièrement l'ensemble de leurs risques et bon nombre de responsables de startups le font, un peu à contrecœur, parce que c’est un chapitre obligatoire de tout plan d’affaires qui se respecte. Or les spécialistes en création d’entreprise sont formels : seule une stratégie globale des risques, bien maîtrisée et régulièrement actualisée, permet de gérer le développement de l'entreprise et d'assurer sa pérennité.
Tout, dans le contexte de l’entreprise, est en perpétuel changement et rien n’est totalement prévisible. Au regard des mutations économiques et technologiques actuelles, tout n'est que risque et les risques doivent être identifiés, évalués, mesurés et accompagnés. La création de scénarios pessimistes ne doit pas être un simple exercice d’ajustement de quelques prévisions chiffrées vers le bas, mais le fruit d’une réflexion sur les risques potentiels.
Gérer les risques, anticiper de possibles actions pour diminuer leur probabilité ou leur impact s’ils venaient à se concrétiser est une nécessité pour mieux assurer la pérennité de l’entreprise.
La gestion des risques est une action cyclique, c’est-à-dire qu’elle ne termine jamais.
La première étape, « Planifier » consiste à définir le comportement global en relation aux risques, tels la procédure, la fréquence d’observation et réévaluation, etc…
La deuxième étape porte sur l’identification des risques potentiels, des plus improbables aux plus critiques.
Les troisième et quatrième étapes permettent d’analyser chaque risque identifié, d’abord de façon plus analytique et subjective, puis transformant l’analyse en chiffres, dans le but d’établir des priorités de traitement.
Les risques étant classés par ordre de criticité, la cinquième étape consiste à planifier les actions possibles pour chaque risque, que ce soit immédiates ou futures.
Finalement, l’action continue qu’il ne faut pas négliger est la sixième étape, qui consiste à garder un œil ouvert pour évaluer en permanence l’évolution des « menaces » et même des « opportunités » créées par certains risques.
Ce processus, ou du moins les étapes deux à quatre, est probablement un des points les plus délicats de la création d’une activité économique, et devrait idéalement se réaliser à plusieurs, avec des techniques telles que la « tempête cérébrale », chacun ayant sa propre perception du risque. L’ « alignement » de la compréhension des risques entre les différents acteurs est un facteur de bonne gouvernance.
Les risques peuvent surgir de partout : ils peuvent provenir autant de faiblesses internes, de menaces externes ou encore de la combinaison des deux. Pour mieux les lister et ensuite les analyser, on peut les classer en grandes familles[1] :
Il existe plusieurs méthodes d'analyse des risques, certaines considérant seulement probabilité et impact, d'autres plus complexes. Une des méthodes d’analyse des risques consiste à les évaluer et ensuite de les classer en fonction de la combinaison de trois paramètres :
Ces trois paramètres sont évalués pour chacun des risques identifiés, en utilisant leur échelle correspondante :
Ensuite, les valeurs numériques correspondantes sont utilisées pour calculer le NPR – Niveau de Priorité du Risque, selon la formule :
NPR = PR * IM * ( 1 – PD ) * 100
La valeur absolue du NPR, considérée individuellement, n’est pas en soi de la plus grande utilité. Son principal objectif est de permettre de donner un ordre de priorité à tous les risques, du plus « critique » (avec le NPR le plus élevé) à celui de moindre importance (avec le plus petit NPR).
Chaque risque doit être ensuite analysé et une réponse planifiée, qui pourra se manifester sous la forme d’une action antérieure à toute concrétisation possible, ou d’une action spécifique si le risque devait se concrétiser. Dans certains cas, il peut même être décidé qu’aucune action ne sera prise.
L’essentiel est surtout le fait de réfléchir face au risque probable et de planifier ce que l’on fera. Parmi les possibles catégories de réponses, on trouve :
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